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Un chef militaire des rebelles séparatistes de l'est de l'Ukraine, Mikhaïl Tolstykh, plus connu sous son nom de guerre «Guivi», a été tué mercredi dans le fief rebelle de Donetsk, ont annoncé les autorités locales. «Je confirme qu'un acte terroriste a eu lieu. Et Guivi est mort. Nous allons élucider cela», a déclaré à l'AFP Edouard Bassourine, un haut responsable séparatiste qui a refusé de donner plus de détails. Des responsables de la république populaire autoproclamée de Donetsk (DNR) avaient auparavant annoncé, cités par les agences russes, que mercredi «à 06H12 (03H12 GMT), est décédé dans une attaque terroriste le héros de la DNR, chef du bataillon «Somalie», le colonel Mikhaïl Tolstykh». Selon des informations préliminaires, il a été tué dans une explosion alors qu'il se trouvait dans son bureau, dans le centre-ville de Donetsk. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé une «évidente tentative de déstabilisation dans le Donbass», région de l'est de l'Ukraine en partie contrôlée par des rebelles pro-russes. «Nous espérons que ceux qui sont derrière ce meurtre ne réussiront pas à provoquer une escalade» de la violence, a-t-il déclaré aux journaliste. Chef militaire médiatique, Guivi a notamment été l'un des commandants rebelles dans la bataille pour l'aéroport de Donetsk, conquis par les combattants séparatistes en janvier 2015 après plusieurs mois d'affrontements très meurtriers. À plusieurs reprises, il s'était fait filmer infligeant des mauvais traitement à des prisonniers ukrainiens, forçant un officier à manger ses épaulettes ou organisant une «parade» à travers Donetsk pour exhiber les prisonniers devant la population. La mort de «Guivi», 36 ans, intervient quelques jours après de violents combats entre troupes ukrainiennes et forces séparatistes sur la ligne de front, notamment dans la petite ville d'Avdiïvka, à moins de 10 km de Donetsk. En une semaine, 27 civils et militaires ont été tués à Avdiïvka et huit autre ailleurs sur la ligne de front, le bilan le plus lourd depuis l'instauration d'un cessez-le-feu «illimité» fin décembre. Outre «Guivi», plusieurs chefs de guerre séparatistes ont été tués dans des circonstances troubles au cours des derniers mois. Un haut responsable de la police de l'autre territoire séparatiste de l'Est de l'Ukraine, la «République populaire de Lougansk», Oleg Anachtchenko, a été tué samedi dernier à Lougansk par une bombe placée dans sa voiture. En octobre 2016, le chef de guerre Arseni Pavlov, plus connu sous le nom de «Motorola», est mort avec son garde du corps dans l'explosion d'une bombe posée dans l'ascenseur de son immeuble. En 2015, les chefs cosaques Pavel Dremov et Alexandre Bednov «Batman», deux adversaires des autorités rebelles, avaient également succombé respectivement dans un attentat à la voiture piégé et dans une embuscade. Le commandant Alexeï Mozgovoï a été lui aussi tué en 2015 dans une embuscade en plein territoire rebelle.